Appel à communication

Appel à communications pour le séminaire résidentiel IDHES , 13 et 14 janvier 2026

Appel à communication séminaire résidentiel 2026 : L’IDHE.S face aux formes de l’interdisciplinarité et aux frontières disciplinaires

Appel à communication séminaire résidentiel 2026 L’IDHE.S face aux formes de l’interdisciplinarité et aux frontières disciplinaires

Les propositions d’ateliers et de sessions sont indicatives. Elles pourront être modifiées en fonction des propositions reçues.
Axe 1 : Tensions autour des formes de l’interdisciplinarité
Plénière : Pratiques et des usages de l’interdisciplinarité sous injonctions managériales
Depuis au moins une vingtaine d’années, les reconfigurations néolibérales du champ académique mettent au centre des préoccupations des laboratoires, des formations universitaires, et donc des enseignant.es chercheur.euse.s, la question de l'évaluation en vue du pilotage de la recherche et de l’enseignement par les ressources (notation des labos, financement par projet). Dans ce contexte, l'interdisciplinarité devient une injonction et un indicateur servant à évaluer des formations universitaires et doctorales, ainsi que les projets de
recherche. 
Au-delà de la question de la mesure de l'interdisciplinarité qui soulève celle des indicateurs, cette  interdisciplinarité imposée pose une série de questions : comment cette interdisciplinarité néolibérale vient-elle reconfigurer les pratiques de l’interdisciplinarité ?
Comment les enseignant.es-chercheur.es se saisissent-iels de ces dispositifs (qu’en font-iels) ?
Quels effets cette injonction produit-elle sur la recherche et l’enseignement, sur les formes d’évaluation ou encore les critères de recrutement ? Cette forme de l'interdisciplinarité se distingue-t-elle de celle pratiquée dans les laboratoires ayant des programmes interdisciplinaires comme l'IDHE.S ? Quels « retours sur investissement » entre une interdisciplinarité « faible » (celle des appels à projets) et une interdisciplinarité « forte » ? Quelle est la place d'un laboratoire comme l'IDHE.S dans l’ESR, fondé sur un programme interdisciplinaire, lorsque la manière dont ce programme a été défini entre en quelque sorte en conflit avec l'exigence d'une « preuve » d'interdisciplinarité fondée sur des critères « objectifs » ?
Atelier 1 : Publier et faire une thèse interdisciplinaire
Les thèses qui se revendiquent à l’intersection de plusieurs disciplines se multiplient, par exemple, histoire et sociologie ou sociologie et économie. Dans cet atelier des chercheur.es de tout statut (doctorant.es, post-doctorant.es et titulaires) contribueront à donner des éléments de réponses aux questions suivantes. Quelles difficultés spécifiques ces thèses posent-elles ? On peut penser par exemple en termes de publication : où publier et comment publier dans une discipline qui n’est pas la sienne ou une revue interdisciplinaire ? Que se passe-t-il en termes de recrutement : comment apparaitre malgré tout spécialiste d’une discipline ?
Atelier 2: Les dynamiques de l'insertion académique : peut-on dépasser sa discipline ?
Comment dialoguer au-delà de sa discipline quand l'organisation de l'ESR reste malgré tout très disciplinaire ? Cet atelier pourra, à partir d'expériences pratiques de chercheur.es qui ont réussi à se positionner à cheval entre deux ou plusieurs disciplines. Il sera l'occasion de revenir sur les enjeux autour de l'insertion dans des réseaux académiques thématiques structurés comme ce qui existe outre-Atlantique (ex : Housing studies plutôt que sociologie, économie ou histoire) et sur la façon de les mobiliser pour son insertion académique.
Axe 2 : travailler des concepts, notions et enjeux à la croisée des disciplines
Session 1 : les enseignant.es chercheur.es de l’IDHE.S face aux enjeux environnementaux
Si l’écologie et l’environnement ne sont pas des thèmes fondateurs du laboratoire, des thèses et des recrutements récents les abordent dans un contexte de demande sociale forte. En quoi ces thématiques permettent de retravailler sous un nouveau jour les objets centraux du laboratoire ? En quoi les enjeux environnementaux soulèvent à la fois des questions de responsabilité interne (comment mettre nos convictions en accord avec nos pratiques) et externe (sommes-nous comptables du coût/bénéfice environnemental de nos travaux à l'égard de la société et comment le prendre en compte) dans nos métiers? Les crises
environnementales exigeraient par ailleurs de "sortir de sa discipline" et de penser les objets de manière transverse. Au-delà des injonctions, ces enjeux environnementaux reconfigurent-ils notre façon de faire de la recherche ? Impliquent-ils des pas de côté ou une interdisciplinarité choisie ?
Session 2 : les recherches de l’IDHE.S au prisme du genre
Beaucoup d’enseignant.es-chercheur.es du laboratoire mobilisent la notion de genre dans leurs travaux, sans que celui-ci apparaisse comme une identité forte de l’IDHE.S. Il s’agira de voir comment le genre est venu réinterroger des objets centraux pour le laboratoire (institutions, capitalisme, marché, le travail, etc.) et dans quelle mesure celui-ci a favorisé un dialogue interdisciplinaire.
Atelier 3 : Mobiliser des concepts et des méthodes d’une autre discipline que la sienne
Comment s'approprier des concepts issus d'autres disciplines, élaborés à partir d'une empirie différente, pour analyser son propre matériau ? Quelles limites trouve-t-on dans cette appropriation ? Dans le prolongement des questionnements concernant les concepts, il s’agira de questionner les appropriations de méthodes attachées à une discipline (les archives en histoire, les entretiens et les observations pour la sociologie, les méthodes quantitatives)
Axe 3 : Quelle ouverture disciplinaire ? Quelles frontières pour l’IDHE.S
Session 3 : Quelle place pour l’économie dans le laboratoire ?
Un des éléments fondateurs de l'IDHE.S était la charnière "sociale" entre l'économie de l'époque, microfondée et donc sans dimension sociale, et les sciences sociales (histoire, sociologie) avec l'idée que l'économique n'était compréhensible que dans son contexte social - d'où par exemple la position de Bouvier, Woronoff ou Plessis que l'économie est toujours sociale. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Session 4 : Quelle place pour le droit et les approches spatiales dans le laboratoire ?
Il s’agira de voir comment des disciplinaires minoritaires dans l’histoire du laboratoire, le droit et la géographie, d’ailleurs plutôt considérées comme des objets, s'intègrent dans le projet de l'IDHE.S. En effet, d’une part, les enseignant.es-chercheur.es de l'IDHE.S s'intéressent aux enjeux du droit accordent une attention particulière à la conflictualité au travail et aux dynamiques des groupes professionnels, notamment dans le recours à la justice
et au droit, par exemple dans le contentieux des accidents de travail et des maladies, professionnelles, ou encore sur la façon dont les expertises se constituent en rapport au droit.
D’autre part, si la dimension spatiale est présente dans les travaux des membres de l'IDHE.S notamment autour des interrogations sur les espaces financiers et économiques de circulation des capitaux, la territorialisation du commerce ou encore les différentiels de valorisation immobilière, elle gagnerait à être présentée dans ses différentes déclinaisons disciplinaires et dans ses possibles dialogues avec la géographie. À partir de ces deux cas, il s’agira de voir comment le rapport à ces disciplines et objets a évolué. Quelle forme prend le dialogue avec
ces disciplines ? Comment les méthodologies propres à ces disciplines viennent enrichir les travaux des historien.nes, sociologues et économistes du laboratoire (et inversement) ?
Atelier 4 : Comment s'adresser à un public non scientifique ?
Doctorant.es, post-doctorant-es comme titulaires pourront aborder la question de la communication autour de leurs recherches, comment le discours savant peut-il (et doit-il) s'adapter aux attentes du public et aux demandes de la société ? Comment les différentes disciplines se positionnent-elles par rapport à ce problème, et quelles collaborations peuvent-elles envisager ?