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Journée d'étude

La formation syndicale entre technique et politique

Organisation

Jean-Michel Denis, ISST, IDHES Paris 1 ; Clément Petitjean, CRIDUP, Paris 1 ; Karel
Yon, CNRS, IDHES Nanterre

Présentation 

Le but de cette journée d’étude est de soumettre à la discussion des syndicalistes les réflexionsproduites dans le cadre d’un dossier de la revue Actes de la recherche en sciences sociales intitulé « Luttes dans la formation militante ». La formation peut être définie selon le Trésor de la langue française comme le « fait de développer les qualités, les facultés d’une personne, sur le plan physique, moral, intellectuel ou de lui faire acquérir un savoir dans un domaine particulier ». Étudier la formation militante, c’est s’intéresser aux pratiques par lesquelles des collectifs plus ou moins institués tentent d’inculquer des manières de faire, de dire et de penser ajustées à leur cause. L’hypothèse centrale développée dans le dossier est que la formation militante oscille, selon les causes, les temps et les lieux, entre deux logiques : celle de l’éducation populaire, qui vise à l’émancipation individuelle et collective à travers l’activité d’auto-éducation ou d’éducation parles pairs ; et celle de la formation professionnelle, entendue comme le système par lequel un groupe professionnel produit l’expertise qui le distingue des profanes. Entre les cercles d’étude de l’éducation ouvrière et la mise en place de cursus de formation supérieure pour les professionnels du syndicalisme, les travaux sur la formation syndicale ont montré à quel point cette tension entre les dimensions technique et politique structure l’histoireet les usages des pratiques éducatives en milieu syndical. Ils signalent en outre une tendance, celle de la prévalence des logiques de professionnalisation. Les pratiques de formation syndicales sont-elles trop prisonnières des logiques d’expertise etde professionnalisation ? À quelles conditions pourraient-elles voir leur fonction d’émancipation réévaluée ? Dans quelle mesure des expériences étrangères, ainsi que les nouvelles pratiques de formation autour du féminisme, de l’écologie ou de « l’éducation populaire politique » peuvent-elles offrir des sources nouvelles d’inspiration ? On réfléchira à ces questions encroisant la présentation des articles qui composent le dossier – lesquels présentent des expériences de formation militante qui dépassent le seul cadre syndical – et leur discussion par des praticiens du syndicalisme et de l’éducation populaire. 

Inscription obligatoire : inscription.isst@univ-paris1.f

Programme 

13:30 Ouverture de la journée : Jean-Michel Denis (ISST-IDHES Paris 1) 

13:45 Présentation du dossier : Clément Petitjean (CRIDUP, Paris 1) et Karel Yon (CNRS IDHES Nanterre) 

14:00 « Apprendre à faire et à penser en Organizer. Ethnographie d’un stage de formation à la Midwest Academy» : Clément Petitjean (CRIDUP, Paris 1) Discussion par Marielle Benchehboune, ReAct Transnational 

14:45 « Mettre en débat la représentation syndicale. La transmission d’un sens syndical alternatif dans un Bachillerato Popular en Argentine », par Pierre Rouxel (ARENES, Rennes 2) Discussion à confirmer 15:30-16:00 Pause café 16:00 « Déformation militante du travail médical. À propos des conflits entre médecins et profanes autour de la pratique de l’avortement (1972-1984) », par Lucile Ruault (CNRS, Cermes3) Discussion à confirmer 

16:45 « Des syndicalistes aux “professionnels des relations professionnelles” ? Les premiers temps de l’école de relations industrielles de Cornell », par Karel Yon (CNRS, IDHES Nanterre) Discussion par Aurélie Lesage, conseillère confédérale à la formation syndicale CGT, présidente du CA de l’ISST. 

17:30 Débat général avec la salle 

18:00 Conclusion générale