L'addiction au travail
De la pathologie individuelle à la gestion collective de l’engagement
Depuis trente ans, addictologues, psychologues et médecins s’inquiètent d’une nouvelle forme d’addiction, le workaholisme, défini comme le fait, propre à certains types de personnalité, de travailler de façon excessive et compulsive. Si beaucoup travailler est valorisé, les conséquences négatives pour la santé ou la vie familiale en font un trouble à soigner. À partir de quand travaille-t-on trop ? La réponse varie en fonction des conditions de travail et des normes sociales. De plus, la plupart de ceux qui travaillent beaucoup au détriment de leur santé ou de leurs relations sociales ne présentent pas de dépendance psychologique ou physiologique. L’organisation du travail, les contraintes économiques et sociales, mais aussi parfois l’intérêt de l’activité ou la passion, peuvent expliquer un fort engagement, souvent instrumentalisé par les employeurs. Plutôt que de parler d’addiction au sens strict, cet ouvrage s’intéresse aux multiples dépendances et interdépendances socioéconomiques qui peuvent conduire au surtravail.